Charles IV le bel ((1294-1328) roi de France (1322-1328)) | |
Le plus jeune des fils de Philippe le Bel, Charles de la Marche, prend la succession de son frère Philippe V, mort sans héritier mâle, selon le précédent créé en 1317. Le scandale de la tour de Nesle après lequel il obtient l’annulation de son mariage avec Blanche de Bourgogne n’atteint pas le prestige du nouveau roi. Son voyage en Languedoc en 1324 est une suite de fêtes royales qui contribuent à sa popularité. Pour gouverner, il doit, comme ses frères, consentir aux exigences de réformes soutenues par la noblesse et le clergé. Les réformateurs généraux pour l’ensemble du royaume et surtout ceux de la ville et vicomté de Paris poursuivent leur tâche. Les charges financières et judiciaires accordées gratuitement sont restituées. Les officiers de la Chambre des comptes, du Parlement, des Requêtes de l’hôtel, de la Chancellerie et du Châtelet sont surveillés ; leur office réformé. Mais l’action des réformateurs ne freine ni la bureaucratisation, ni l’intrusion des bourgeois parisiens et auvergnats et, surtout, des compagnies italiennes dans les mouvements de fonds royaux. La recherche de moyens financiers reste un problème majeur. Mutations monétaires, impôts sur les marchandises, dîme levée avec l’accord du pape en prétendant partir à la croisade (1323), confiscation des biens des financiers italiens, octroi de chartes de communes sont autant d’expédients. Mais, à la mort de Charles IV, d’autres problèmes restent en suspens. Après avoir prononcé la confiscation de la Guyenne (1324), faute d’avoir reçu l’hommage du roi anglais Édouard II, guerres et négociations se succèdent dans le Sud-Ouest. En 1327, profitant de la faiblesse de la royauté anglaise, Charles IV impose un accord draconien : 50 000 marcs d’indemnité de guerre, 60 000 livres de relief ; les terres sont occupées en attendant le paiement de la somme. La mort de Charles IV risque de compromettre ce succès, d’autant qu’Édouard III, son neveu, est candidat à la couronne de France puisque le roi ne garde que des filles de ses deux mariages, avec Marie de Luxembourg (1322) et Jeanne d’Évreux (1324). |